Contrefaçon, traçabilité : la blockchain, une piste à explorer pour l'industrie du luxe

Contrefaçon, traçabilité : la blockchain, une piste à explorer pour l'industrie du luxe

La blockchain ne doit pas se voir prêter des propriétés qu’elle n’a pas. En tant que telle, la blockchain n’est qu’une base de données, une sorte de registre immuable qui permet de stocker de l’information. En revanche, la blockchain mise au service de certains défis du commerce ou de l’industrie peut se révéler extrêmement utile, notamment pour la traçabilité des produits.

Dans le secteur du luxe, c’est un atout non-négligeable. Le luxe est en effet un des secteurs les plus touchés par la contrefaçon, et celle-ci représente nécessairement une menace pour le chiffre d’affaires et les emplois du secteur. À l’heure de l’avènement du e-commerce, qui facilite encore davantage le phénomène, le défi est de taille.  

La blockchain for good est avant tout une blockchain utile 

Le premier cas d’usage de la blockchain dans le luxe est sans conteste l'anti-counterfeit, ou l’anti-contrefaçon. Les objets de luxe sont les objets les plus contrefaits et ce sont également les objets les plus revendus sur les sites de seconde main : sur ce marché, il est particulièrement difficile de tracer la provenance des biens.

La blockchain peut permettre d’identifier de manière unique un objet et d’inscrire cette référence dans un registre, permettant ainsi la traçabilité de l’objet en question, ce qui réduirait automatiquement les opportunités de fraude. Le propriétaire d’un sac de luxe, par exemple, aurait entre ses mains un certificat d’authenticité inaltérable et pourrait consulter la liste de tous les anciens propriétaires de l’objet. Le certificat d’authenticité serait transféré en même temps que la propriété en cas de vente ou de don, garantissant ainsi que le produit est un vrai.

La technologie serait également utile pour se prévaloir des vols et pour empêcher le recel : en l’absence d’historique de propriété prodigué par la blockchain, il devrait être plus difficile de revendre l’objet. 

Cela nous amène à aborder un des plus grands défis de la blockchain : pour qu’elle soit utile, il faut que les consommateurs y aient recours. Si elle n’entre pas dans les mœurs, elle ne pourra pas révolutionner le marché. Son utilité est conditionnée à l’accueil qui lui sera fait par tous les intermédiaires de la chaîne logistique ou de la chaîne de propriétaires. 

Le second défi capital réside dans la véracité des informations qui y seront saisies. Si ces informations ne sont pas automatisées, elles resteront à la merci des différents maillons de la chaîne et de leur bonne foi. Pour pallier cette difficulté, on peut par exemple imaginer un système de puces NFC incorporées au produit ; si leur niveau de sophistication atteint celui des puces de cartes bancaires, alors la blockchain aura bel et bien permis de “révolutionner” le secteur du luxe.

Il faut bien garder à l’esprit que la blockchain, pour être utile, doit être intégrée à des systèmes plus vastes que nous avons à imaginer

Utile et utilisée par tous pour être une vraie révolution 

Aujourd’hui, la blockchain n’est pas encore entrée dans les mœurs, et de nombreux défis techniques restent à réaliser pour que ce soit le cas. Une bonne technologie est une technologie dont on n’a pas besoin d’apprendre à se servir : l’objectif ultime est d’introduire cette technologie dans le quotidien des consommateurs et que ceux-ci l’utilisent.

À l’heure actuelle, la technologie est encore trop complexe pour que ce soit le cas, même si elle évolue et améliore peu à peu son ergonomie. Pour la blockchain, les actions et parcours utilisateurs seront inédits car les technologies sous-jacentes sont encore naissantes ; et c’est son atout principal, à savoir la protection des données qu’elle peut offrir, qui rend son design complexe à mettre en œuvre.

Il y a également d’autres obstacles, plus institutionnels, systémiques. Mais cette technologie nous prouve davantage chaque jour sa valeur, et même s’il reste beaucoup à accomplir, elle pourrait à terme résoudre énormément de problématiques, notamment dans le luxe - toujours à condition d’être intégrée dans un système plus vaste et bien pensé.

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